Des opportunités pour amplifier la transition agroécologique ?
Avec Christophe Perrot
Chargé de mission Économie de l’Élevage et Territoires à l’Institut de l’Élevage
Séance du 1er juin 2021
Les actifs agricoles non-salariés ont connu un vieillissement important depuis 2000. La moitié des agriculteurs atteindront l’âge de la retraite d’ici 10 ans.
L’Institut de l’Élevage a conduit des analyses démographiques avec une approche historique pour l’élevage de ruminants à la demande des interprofessions lait et viande (CNIEL, INTERBEV Bovins et Ovins, ANICAP) et de la CNE. Elles complètent les analyses des données brutes de la MSA.
Le net vieillissement depuis 2000 fait suite à un rajeunissement aussi net et bien plus rapide résultant dans les années 1990 par des politiques socio-structurelles ambitieuses. Elles ont complètement remodelé la population agricole au prix d’une restructuration et d’une forte réduction du nombre des actifs. Installés à cette occasion, de nombreux producteurs arrivent en fin de carrière en ce moment, en particulier en bovins lait et en particulier en Bretagne.
Le taux de remplacement de ces départs, massifs dans la plupart des secteurs, est très divers remplacés selon les secteurs. Dans l’élevage des ruminants, on trouve le pire (à peine 50% en bovins lait) et le meilleur (100% en ovins caprins, secteur qui affiche la plus forte attractivité de l’agriculture française avec le maraichage –effet permaculture, AB, CC).
Ces départs sont remplacés par des entrants dont le nombre est à peu près stable depuis 10 ans et dont la diversité a souvent été sous-estimée (poids des plus de 40 ans en lien avec la « banalisation » des métiers agricoles, place de la pluriactivité généralement peu appréciée dans le contexte français, diversité des tailles et systèmes d’exploitation).
Le débat du « renouvellement », très présent dans les Etats Généraux de l’Alimentation (EGA) et les plans de filière, est en réalité protéiforme voire ambigu. De quoi parle-t-on : de renouvellement des générations ou des actifs ? De maintien de la production ? Des modèles de production ?
Ce débat cache un double décalage :
- Entre les souhaits des nombreux « candidats à l’installation » et l’offre de fermes à reprendre ou, de plus en plus souvent, de parts dans une forme sociétaire ;
- Entre les projets agricoles des installés récents (qui ne privilégient pas tous et de moins en moins la croissance d’une production encadrée par des cahiers des charges) et les attentes des filières longues pour approvisionner les outils de transformation, alimenter la population française, voire exporter.
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Et pour en savoir plus
Chatellier, V., Perrot, C., Beguin, E., Moraine, M., & Veysset, P. 2021. Compétitivité et emplois à la production dans les secteurs bovins français. INRAE Productions Animales, 33(4), 261–282.