Pour les éleveuses et éleveurs, la société et l’environnement !
Avec Romain Dieulot
Coordinateur « Évaluation » et « systèmes pâturant » au Réseau Civam
Séance du 6 mai 2021
Peut-on concilier efficacité économique et environnementale en élevage ? Après un premier débat au niveau mondial (2 mars) puis européen (6 avril) (voir les résumés sur le site), cette séance a permis d’approfondir les échanges en nous recentrant sur une zone géographique plus proche : le Grand-Ouest laitier.
Depuis plus de 10 ans, l’observatoire technico-économique des CIVAM compare les résultats des fermes d’élevage en Agriculture Durable (AD) à la moyenne des fermes laitières du Grand-Ouest représentées par le RICA. Ces fermes AD ont opté pour un système basé sur le pâturage de prairies d’associations graminées-légumineuses de longue durée. Malgré un volume de lait moindre de 20%, les résultats des fermes herbagères AD non Bio montrent que la performance est triple : économique, sociale et environnementale. La prise en compte de l’environnement ne se fait pas aux dépends du revenu, au contraire : en mobilisant davantage « la nature », le système a besoin de moins d’intrants (-40% de coût alimentaire par tonne de lait) et l’efficacité économique est améliorée. De même, l’efficacité du capital investi est plus élevée ce qui devrait favoriser la transmission.
Ces résultats nous proposent aussi un autre regard sur les liens entre l’économie et l’environnement. Les indicateurs de performance environnementale (GES, intrants, énergie, etc) sont toujours rapportés à la tonne de lait, parfois à l’hectare. Mais si on les analysait aussi au regard de la création de valeur et de la rémunération du travail ?
Alors pourquoi ces systèmes pleinement durables ne sont ils pas adoptés par un plus grand nombre d’éleveurs et encouragés par la R&D et la filière laitière ?
Romain Dieulot, ancien élève de Marc Dufumier, a expliqué en détail ces résultats, leur cohérence et leurs limites, mais a aussi montré les échanges que cela suscite sur les coûts de production, la dépendance aux aides, la sécurité des systèmes herbagers, les nouveaux indicateurs environnementaux, la création de valeur, le passage au Bio, les intérêts et les freins au changement de système, etc. Au sein des éleveurs CIVAM eux-mêmes, ces constats font débat face à un prix du lait tiré à la baisse par le marché mondial et face aux grands enjeux actuels.
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