Accord UE/Mercosur : des conséquences néfastes ? Pour qui et dans quels domaines ?

Avec Philippe Chotteau
Membre de la Commission d’évaluation,
Chef du département Economie d’Idele

Séance du 4 novembre 2020

Après deux séances de MARS consacrées à la PAC, celle-ci s’est intéressée à un aspect de la politique extérieure de l’Union européenne, l’accord UE-Mercosur. Où en est-on et quels sont les enjeux d’une éventuelle ratification par les Etats membres, après la la seule signature de la Commission européenne et des quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) en juin 2019. Cet accord doit encore être adopté non seulement par les instances européennes (Conseil et Parlement) mais aussi par chaque Etat membre puisqu’il s’agit d’un « accord d’association ». Ces négociations duraient depuis 20 ans.

Le Gouvernement français a, comme le candidat Macron s’y était engagé durant sa campagne en 2017, désigné une commission d’évaluation indépendante durant l’été 2019. Sous la direction de Stefan Ambec, économiste de l’environnement à l’INRAe, elle comprenait neuf membres, dont Philippe Choteau que nous avons sollicité. Le mandat de la Commission portait tout particulièrement sur les impacts prévisibles pour le développement durable des deux côtés de l’Atlantique, dans toutes ses dimensions, économiques, sociales et environnementales, avec un focus particulier sur les filières agricoles sensibles côté européen.

Présenté en septembre ce rapport qualifie l’accord « d’Occasion manquée », notamment vis-à-vis de l’ambition affichée par la Commission européenne de promotion du développement durable dans toutes ses dimensions et du dialogue avec la société civile.

Le rapport estime les risques du côté européen pour les filières viande bovine, poulet, de l’éthanol ou encore du miel et les opportunités, tout particulièrement pour les produits laitiers européens et les appellations d’origine. A signaler que  l’accord ne change rien par exemple sur les conditions d’échange du soja ou de la viande ovine, et très peu de choses pour la viande porcine. Le rapport Ambec ne traite pas des vins et spiritueux et il n’approfondit pas les différents secteurs industriels (voitures, chimie, cosmétiques…), ni celui des services. 

Les impacts sur les bilans gaz à effet de serre et sur la biodiversité ont été approchés, tout particulièrement les effets des exportations croissante de viande bovine de trois pays mercosuriens (Brésil, Argentine, Paraguay) sur la déforestation affectant les forêts natives (Amazonie, Pantanal, Gran Chaco).

Vous pouvez télécharger

Présentation de Philippe Chotteau. Cliquer ici.

Synthèse de la séance rédigé par Jean-Claude Guesdon qui en a assuré la préparation. Cliquer ici.

Lettre ouverte de 200 économistes de différents pays pour une évaluation des impacts de l’accord (Nouveau!)
mercosur-lettre-ouverte-economistes (2020 11 08)

Liens vers de la documentation

Une présentation sur le site idele.fr, avec le lien vers le rapport complet
http://idele.fr/no_cache/recherche/publication/idelesolr/recommends/remise-du-rapport-de-la-commission-devaluation-du-projet-daccord-ue-mercosur.html

Sur l’espace Linkedin de Philippe Chotteau,synthèse du rapport
et des recommandations (dans toutes les langues concernées)
https://www.linkedin.com/in/philippe-chotteau-57985754/detail/recent-activity/shares/

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